Funk carioca is a display of rhythm, rituals, territories and identities. One moment the work tries to step back and look at the movement of the massed crowds, while the next it zooms in on the individual details: the bodies of the funkeiros like living images expressing the very essence of freedom of expression.
Since 2005, I intent to preserve the fragile memory of these meetings, to depict the energy, the gestures and the desires of a certain youth of Rio de Janeiro, at the beginning of this century. Attracted by the deep, vibrating, beats from the giant soudsystems and the crude nature of the letters that belie the myth of a racial democracy, I ventured to my first bailes.
From the start, the DJs, the MCs and the lines of dancers welcomed me in, taking me to more and more bailes, especially those in the favelas and outskirts of the city, where funk carioca was born. Funkeiros shared with me the responsibility - and the risks - of photographing the “forbidden” places, stigmatized by the media and constantly threatened by with prohibition. They knew that the best bailes were fated to suffer repression and destruction, and that this beauty needed to be documented.
Over the last few years, when the repression of funk raves has increased, a generation of young Black producers has reinvented the night in Rio. The “Black Parties” have widened the funk revolution into new territories. These parties celebrate identity and diversity, without discrimination, establishing spaces and moments where it is safe to live and to dream.
Vincent Rosenblatt, a Parisian, has lived and worked in Rio de Janeiro for 20 years, where he stayed for the first time in 1999/2000 thanks to an exchange scholarship from the National School of Fine Arts of Paris.
Le funk carioca est un kaléidoscope de rythmes, de rituels, de territoires et d’identités. Mes photographies tentent de rendre compte des mouvements collectifs, des élans individuels et des détails corporels : les corps des funkeiros comme autant de manifestes de liberté. Qu’il soit guerrier, politique ou sexuel — le funk me touche, surtout quand il repousse les limites de la liberté d’expression.
Depuis 2005, je cherche à préserver la mémoire fragile de ces rencontres, à dépeindre l’énergie, les gestes et les désirs d’une certaine jeunesse de Rio de Janeiro, du début du XXIe siècle. Attiré irrésistiblement par le son scandé par les murs d’enceintes géants et la crudité des paroles qui ébranlent, à chaque baile, les fondements de la bienséance sociale et l’illusion d’une démocratie raciale brésilienne, j’ai découvert un autre Rio.
Très vite, des DJ’s, MC’s et danseurs m'ont emmené de plus en plus loin, dans leurs favelas et périphéries là où le funk se crée et se danse. Les funkeiros ont partagé avec moi la responsabilité et le danger de produire des images de lieux « interdits » de représentation, car stigmatisés par une certaine presse et constamment menacés d’interdiction. Ils savaient que les plus beaux bals étaient voués à la répression et à la destruction et que cette beauté éphémère devait être documentée.
Ces dernières années, dans un contexte d’interdiction latente des bailes de favelas, une génération de jeunes producteurs a réinventé les nuits de Rio. Dans des clubs populaires, les « fêtes noires » ont amplifié la révolution du funk carioca : la célébration de l'identité et de la diversité sans discrimination crée, le temps d’une nuit, des espace- temps sûrs pour vivre et rêver.
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Vincent Rosenblatt, parisien, vit et travaille à Rio de Janeiro depuis 20 ans, où il a séjourné pour une première fois en 1999/2000 grace à une bourse d’échange de l’école nationale des Beaux-Arts de Paris.
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